Thomas Busuttil interview about Skate Book

Inspirant, inspiré & vraiment hyper sympa, le mec qui édite de beaux livres de photographies de skate nous a reçu dans ses super locaux parisiens. Thomas Busuttil nous a tout raconté : de comment ça c’est fait, pourquoi et quels sont les prochaines choses à venir !

Salut Thomas, merci de nous accueillir chez toi ! Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?

Salut, Je m’appelle Thomas Busuttil, le rédacteur en chef des Deparis Yearbook et je suis aussi à la base de Of London et Aus Berlin Yearbook. C’est un concept de livres que j’ai créer avec Stephane Borgne et qui documentent les villes de Paris, Londres & Berlin, au travers du skateboard et du regard des photographes qui y passent. Ces ouvrages s’articulent autour d’une expo photo et d’une vidéo.

Après avoir bossé pour Soma et A propos, j’ai voulu continuer à travailler sur un media…

Thomas Busuttil interview about Skate Book

Comment t’es venue cette idée ?

Après avoir bossé pour des magazines comme Soma et A propos, j’ai voulu continuer à travailler sur un media de skateboard et d’images, tout en sortant de l’instantanéité de ce format. Pour lui donner une dimension un peu plus pérenne, faire un livre avec la nomenclature de la ville et de l’année comme axe de documentation m’a paru intéressant. Avoir un ouvrage bien fini, en édition limitée, pour un public qui le désire.

Ce n’est pas comme un magazine gratuit, que l’on prend et que l’on jette. C’est quelque chose qu’on veut, que l’on a envie de chercher ! De plus, pour rendre le projet plus vivant et plus facilement diffusable, j’ai décidé de l’articuler autour d’une vidéo et d’expositions en galerie où l’on pouvait retrouver des tirages des photographies du livre.

Je ne voulais pas être contraint par des choix marketing.

Pourquoi as-tu choisi de t’auto-éditer ?

Tout simplement pour maîtriser la chaîne de création. En passant par une maison d’édition, tu ne maîtrises pas forcement le produit final ! On se rajoute du travail pour s’enlever des contraintes : on choisit notre Directeur Artistique qui change chaque année, les choix éditoriaux sont les miens, etc… Je ne voulais pas être contraint par des choix marketing.

Je voulais que l’objet soit plus en adéquation avec ce que l’on cherche: un produit 100% par et pour des skateurs. Le DA est un skateur, la musique de la vidéo, c’est 90% des skateurs, même nos coursiers à vélo de Paname sont des skateurs…

Thomas Busuttil interview about Skate Book

On aimerais bien pouvoir documenter d’autres scènes françaises

Thomas Busuttil interview about Skate Book

Tu es sur des éditions limitées à combien d’exemplaires ?

On est à 1000 exemplaires par livre et par ville.

Paris, Berlin, Londres, à quand un DeLyon ou un DeBordeaux Yearbook ?

On aimerait bien pouvoir documenter d’autres scènes françaises, sans s’attacher qu’aux capitales, mais c’est compliqué en terme de financement et de vente. C’est tout simplement une question de public : les autres scènes n’ intéressent peut-être pas autant que les capitales. C’est très dur d’arriver à financer un livre sans savoir combien on va en vendre. C’est quelque chose que l’on aimerait faire, mais on sera obligé de trouver un autre support comme un magazine par exemple.

Combien de livres as-tu publié jusqu’à maintenant ?

Je suis à 3 pour Paris, 2 pour Londres et 1 pour Berlin. Chaque année on rajoute une ville.

Hum hum… on le droit de connaître la prochaine ville ?

Ah… On sait pas si on va pouvoir rajouter tout de suite une ville. On est en train de changer les grandes lignes du projet. On veut exploiter d’autres catégories, ne pas faire que du skate.

Tu veux faire un DeSurf Yearbook ?

(Rires) Peut-être ouais, mais aussi d’autres productions comme des portfolios d’artistes, de photographes etc… faire un magazine… Il y a plein de trucs cool qui arrive !

En gros, tu veux te diversifier ?

Exactement ! On a monté la boîte pour que ce soit une maison d’édition, mais aussi une agence pour les créatifs avec qui on travaille. Avoir une plateforme qui nous permettent de mettre en avant et de publier les contenus qu’ils produisent.

Le but, c’est d’avoir un regard le plus large possible de la documentation qui est faite sur la ville.

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Photo courtesy of Guillaume Perimony

Aujourd’hui, comment est-ce que tu choisis les photos ? Est-ce que c’est ouvert à tous ?

Oui, on regarde aussi bien ce que font les kids de Paris, que les photographes connus en tournée ! On essaie de découvrir des photographes qui ont leur perspective, leur façon de voir les choses et qui ne copient pas forcément l’esthétique de la photo de skate qui est la même depuis 30 ans. Le but, c’est d’avoir un regard le plus large possible de la documentation qui est faite sur la ville.

Un bon exemple, c’est Augustin Giovanoni. On a publié une de ses 1ères photos, il avait 15 ans, il commençait tout juste. Et maintenant, il fait de la vidéo et il sort un édit par mois ! On a aussi des photos de Ed Templeton qui s’est retrouvé à Paris au moment des attaques et on a réussi à avoir certaines de ces photos.

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Photo courtesy of Maksim Kalanep

Au niveau de la sélection, c’est assez compliqué : il faut que ça rentre dans un schéma temporel. On essaie que tout soit toujours différent: pas trop de photos du même jour, du même spot et du même skateur. Dans chaque livre, on essaie de ne pas être redondant, donc encore une fois, on change les spots etc… Car il y a vraiment une documentation de la typologie de la ville et de son architecture.

Peux-tu nous faire le top 3 des photographes qui t’inspire le plus ?

Je vais parler tout simplement de ceux du livre. J’adore le travail de Reece Leung, Maksim Kalanep de Londres, qui est pour moi un de ces jeunes qui a un regard frais. Tout comme peut l’être celui de Maxime Verret, à Paris.

Et pour finir je suis toujours très étonné du travail de Guillaume Périmony en argentique et qui a un truc vraiment incroyable, autant en photo qu’en vidéo.

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Photo courtesy of Reece Leung
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Photo courtesy of Maxime Verret

Peux-tu nous parler des 2 boards (Fernando Elvira et Studio Jimbo) que tu es en train de sortir ?

J’ai choisi de faire mes boards avec 2 artistes qui ont des dimensions complètement opposées. Fernando ne travaille qu’avec des ciseaux, du scotch et du papier. Il découpe, colle et ensuite scanne le résultat. Alors que Jimbo travail en numérique : Il est parti d’un tableau de Delacroix, une peinture de 1789, qu’il a retravaillé et un peu dénaturé sur Photoshop.

Et des boards, tu va en faire de plus en plus ?

On va effectivement essayer de faire de plus en plus d’artiste-série en édition limité avec des gens que l’on aime bien. On a déjà 2 ou 3 artistes avec qui on risque de bosser, comme par exemple Artus.

 

Pas de triptyque photo sur des boards ?

Non, ce n’est pas au programme, on trouve ça un peu basique. Ca fera peut-être sens à un moment mais pas pour l’instant. Il y a des trucs géniaux qui ont été faits entre Carhartt et Fred Mortagne y a 10 ans, alors ce n’est pas de la nouveauté pour nous.

Peux-tu nous faire un petit résumé de tes projets à venir?

On va produire des choses qui vont sortir du cadre des Yearbooks. On prépare une série de livres avec une série de vidéos, pas forcément sur le skate mais avec notre regard.

 

Et 6 dernières questions en speed :

PHOTOS UNIQUES OU TIRAGES EN SÉRIE : Il faut de tout pour que ce soit partagé !

CE QUI TE BOOSTE : Le fait de travailler avec plein de gens et plein d’énergies différentes, de voir le ciel par la fenêtre de mon lit le matin au réveil (Rires)

CE QUI TE RALENTI : Qu’il y est pleins d’énergies différentes, car elles ne sont pas toutes positives

TRICK PRÉFÉRÉ : Back tail

SKATER PRÉFÉRÉ : Jérome Chevalier

TON RÊVE : De faire quelque chose de collaboratif & participatif. Qui puisse redistribuer ce qui est souvent mangé par de grosses boîtes, de grosses agences, qui soit ne paye pas ou très peu, ou paye en jeans les gens. De faire un truc capable de payer les gens, et leur permettre de se réinvestir, de faire autre chose et de rester créatif.

 

Au top ! Merci Thomas et garde cette très belle énergie !

Thomas Busuttil interview about Skate Book

www.deparisyearbook.com

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